Incontinence urinaire a leffort et usage de bandelettes sous-uretrales de treillis synthetique chez les femmes [Pratique]

L’incontinence urinaire à l’effort est fréquente et peut grandement affecter la qualité de vie

L’incontinence urinaire à l’effort présente une prévalence de 10 %–40 %; on la considère comme grave chez 3 %–17 % des femmes à l’échelle mondiale1. Le diagnostic comprend la démonstration de fuites urinaires involontaires qui s’accroissent avec une pression intra-abdominale (p. ex., pratiquer une activité physique, tousser). Lors de l’anamnèse, on doit faire la distinction entre ce type d’incontinence et des symptômes comme des mictions impérieuses, de la pollakiurie et de la nycturie, car ceux-ci peuvent révéler une mixité d’incontinences urinaires ou une vessie hyperactive.

Parmi les traitements conservateurs, on compte la pose de pessaires et une physiothérapie pelvienne

Les pessaires soutiennent physiquement l’urètre afin de prévenir les fuites. La physiothérapie pelvienne peut améliorer l’incontinence urinaire à l’effort en renforçant les muscles qui soutiennent l’urètre; elle a aussi démontré des avantages pour d’autres formes d’incontinence.

Les bandelettes sous-urétrales de treillis synthétique constituent un traitement efficace

Cette procédure a démontré sa capacité de guérir l’incontinence urinaire à l’effort chez plus de 80 % des patientes qui ne répondaient pas aux traitements conservateurs1. Le treillis employé dans les bandelettes sous-urétrales n’est pas associé aux complications observées récemment avec le treillis employé pour le prolapsus des organes pelviens3. Pour les patientes qui souhaitent éviter les interventions chirurgicales à base de treillis, des options chirurgicales plus invasives sont accessibles1.

Les patientes postménopausées ont un risque accru d’exposition du treillis dans leur vagin

L’exposition du treillis se produit chez 1 %–2 % des patientes à la suite de procédures d’insertion de bandelettes sousurétrales de treillis synthétique4,5. Les symptômes se présentent sous forme d’écoulements vaginaux, de saignements, de dyspareunie, de douleurs lors de relations sexuelles ou de douleurs pelviennes4,5. On peut administrer sur une base régulière et pour une durée indéterminée des composés d’estrogènes vaginaux locaux afin d’améliorer l’état des petites érosions (< 0,5 cm). Une exposition de plus grande envergure peut nécessiter une prise en charge chirurgicale.

Les complications qui surviennent tôt se résolvent d’elles-mêmes et celles qui surviennent plus tard sont peu fréquentes

Les complications précoces surviennent dans les 30 jours suivant l’intervention chirurgicale; on les observe chez 1,7 %–2,4 % des patientes4. Elles sont plus souvent accompagnées d’infection des voies urinaires, de rétention urinaire ainsi que de douleur au site opératoire et de dommages à la vessie4. Les complications tardives se manifestent dans les 2 ans suivant la chirurgie et comprennent une miction impérieuse, des douleurs pelviennes ou abdominales, une dysfonction de l’évacuation des urines, une incontinence récurrente et l’exposition du treillis4,5. On a rapporté des réhospitalisations pour des complications postopératoires dans les 5 ans suivant l’intervention chirurgicale chez 6 % des patientes4.

Footnotes

Intérêts concurrents : Aisling Clancy siège au conseil d’administration de la Société canadienne de médecine pelvienne. On n’a déclaré aucun autre intérêt concurrent.

Cet article a été révisé par des pairs.

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