L’albinisme est une condition génétique caractérisée par une anomalie de la biosynthèse (réduction ou absence) de la mélanine. C’est une affection universelle rare dont l’incidence générale varie de 1/17 000 à 1/1000 naissances [1], [2]. Au Cameroun, la prévalence hospitalière de cette affection en ophtalmologie était de 0,15 % selon Ebana et al. en 1999 [3]. Il est responsable de plusieurs anomalies du système visuel dont les plus importantes sont : l’hypoplasie fovéolaire, la décussation chiasmatique anormale, le strabisme, le nystagmus et surtout les anomalies de la réfraction [4].

Le pouvoir réfractif de l’œil résulte des relations entre la longueur axiale et les propriétés optiques des différents composants du système optique oculaire [5]. La longueur axiale (LA) oculaire est la distance allant de la surface postérieure de la cornée à l’interface épithélium pigmentaire de la rétine – membrane de Bruch [6]. Elle est influencée par la race, l’origine ethnique et la génétique. Ceci expliquerait la différence de profil réfractif entre les populations [7], [8]. Il serait donc utile d’étudier pour chaque population ces profils réfractifs ainsi que leur corrélation avec les valeurs de la biométrie.

Plusieurs auteurs ont démontré l’existence d’une corrélation entre les données de la réfraction d’un œil et ses paramètres biométriques notamment la longueur axiale aussi bien chez le mélanoderme que chez le caucasien [6], [9], [10], [11].

Chez l’albinos, où l’on retrouve très souvent un astigmatisme important à cause du nystagmus et une forte amétropie sphérique, la longueur axiale influencerait-elle le profil réfractif ?